En quittant Pakse, nous entamons un long périple qui doit nous conduire à la Capitale du Laos : Vientiane. On nous avait prédit l’enfer sur les routes « sud-nord » du Laos, mais nous sommes finalement agréablement surpris par la qualité de l’asphalte dans cette partie du pays. Il est vrai que de nombreuses entreprises Vietnamiennes et surtout Chinoises se sont implantées ici, impliquant la réfection des routes pour faciliter les liaisons. Nous affichons un très honorable 60 km/h de moyenne ce qui nous permet d’atteindre Tha Khaek en milieu d’après-midi.

Avant de visiter la ville, nous installons notre CC dans un joli temple, à l’ombre des palmiers et avec vue sur le Mékong. Tha Khaek est un ancien comptoir indochinois d’où le charmant mélange de maisons coloniales décrépites et de boutiques chinoises colorées. Il y a une petite fête foraine sur la place centrale qui offre l’excuse parfaite à Malia et Julie pour tester les auto-tamponneuses. Malia se faisant éjecter de son véhicule au premier virage, Cyril est heureux de partager celui de Julie pour assurer sa sécurité.

Le lendemain, nous parcourons 100 km plein nord avant de bifurquer sur une route défoncée et tout en lacets qui nous mène vers l’est. Objectif du jour : rejoindre le village qui sert de base de départ pour l’exploration de la grotte de Tham Kong Lor. En chemin, nous admirons les paysages fantastiques du parc national de Phu Hin Bun et ses crêtes découpées comme des lames de rasoir. Nous rencontrons également Marion qui a prévu de passer quatre mois en Asie du sud-est, seule avec sa tente et son vélo… quel courage !!!

Après avoir quitté la terrible route 8, nous en empruntons une autre cette fois-ci en meilleure état et surtout toute plate, au fond d’une vallée entourée de falaises abruptes. Ici, les villageois se partagent entre la culture du riz ou du tabac, et l’accueil des touristes.

A l’aube, nous nous apprêtons à louer les services d’un canotier afin de visiter la fameuse grotte. Equipés de nos gilets de sauvetage, de nos lampes frontales et de claquettes au cas où il faudrait descendre de l’embarcation au milieu de la rivière, nous avons fière allure.

Nous sommes les seuls à cette heure-ci à slalomer sous la montagne, dans une obscurité totale, si ce n’est nos petites lampes-torches. Plus de 7 km dans ce boyau sombre et étrange qui évoque la Terre du Milieu de Tolkien. Si Estelle avait su, elle ne serait pas venue !!! Nous accostons sur une « plage » souterraine avant de traverser une envoûtante forêt de stalactites, puis de repartir dans cette obscurité inquiétante… Estelle ne fait pas vraiment la maline.

Après une heure de navigation, nous arrivons de l’autre côté de la montagne pour une pause café au milieu des tisseuses qui fascinent Malia, puis il faut repartir et faire le même parcours en sens inverse. Malia, à peine inquiète, parvient même à s’endormir droite comme un « i » au milieu de la barque.

Un arrêt à Pak Kading et nous rejoignons Vientiane, qui semble être une capitale tranquille avec « seulement » 250.000 habitants. Des rues larges et de jolis magasins, des ruelles paisibles et un bord de Mékong animé. Nous ne ferons qu’une halte pour remplir le frigo, désespérément vide de produits « Européens » depuis notre départ de Siem Reap, voilà quinze jours de cela. Ensuite cap vers le nord du Laos.