La route qui monte vers le nord en suivant les dessins tortueux de la côte thaïlandaise passe par Krabi et son temple-grotte du tigre. C’est assez étrange de voir des sculptures plutôt kitsch associées à des décorations tellement raffinées. Cette fois-ci nous n’aurons pas le courage de gravir les 1237 marches qui mènent au Stupa doré perché au sommet d’un pic de 600m de haut… l’appel de la plage semble plus fort avec les 40°C ambiants. 

Nous reprenons donc notre slalom entre des formations karstiques vertigineuses, en passant par un cimetière de coquillages vieux de 75 millions d’années, jusqu’à Ao Nang. A cause d’une marée trop basse nous sommes obligés de marcher sur près de 500m pour aller tremper le bout de nos pieds. La baignade sera difficile aujourd’hui. Des locaux profitent néanmoins de l’occasion pour relever à pied leurs filets de pêche. Le soir nous savourons un fantastique poisson au curry rouge accompagné de tempuras de légumes.

Le lendemain, nous montons à bord du long tail boat du « capitaine » Lin qui doit nous faire faire le tour de 4 îles et des arrêts dans des sites soi-disant fabuleux. Et bien, il ne nous a pas menti et Poda Island est là pour en attester. Seul un groupe de chinois bruyant et peu soucieux de la beauté du site vient perturber notre quiétude. Le deuxième arrêt se fait au niveau de Chicken Island pour une séance snorkling. Nous admirons les fonds marins dans une eau toujours aussi cristalline et dans le ciel des chauves souris géantes nous observent en poussant d’étranges cris stridents.

Nous poursuivons ensuite notre route autour de Chicken Island pour un arrêt repas et… plage, une de plus, mais on ne se lasse pas. Par marée basse, nous pourrions rejoindre Tup Island en empruntant un banc de sable… elle est haute, ce sera donc en bateau. Avec Lin, il n’y a jamais de problème, à toutes nos questions (quand est-ce qu’on repart ? quelle notre prochaine destination ?) il répond inlassablement, c’est comme vous voulez, c’est vous le client. Qu’à cela ne tienne, sur ce minuscule ilot, il y a bien trop de monde (malgré la basse saison), le client demande à changer de plage… vas-y Lin fait chauffer le moteur !!!

Pendant que Julie squatte le hamac de Lin pour sa sieste, ce dernier nous prépare un encas à base d’ananas frais. Je ne sais pas si c’est le décor qui rend tout plus beau et plus bon, mais cet ananas a un parfum comme jamais je n’en ai gouté. 

Alors que Julie dort toujours sous le balancier du hamac, nous accostons à Railay et plus précisément sur la plage de Hat Phra Nang dont le cadre est de toute beauté : un sable couleur or, une eau turquoise, la jungle en arrière plan et de chaque côté de la baie, des formations rocheuses somptueuses véritables paradis pour les adeptes d’escalade. A l’extrémité Est de la plage, se trouve une grotte qui abrite un sanctuaire important pour les pêcheurs locaux. Une légende dit qu’un bateau royal transportant une princesse indienne s’est échoué ici lors d’une tempête et que l’esprit de la défunte princesse est venu habiter cette grotte, offrant des faveurs à tous ceux qui présenteraient leur respect. Depuis lors, des pêcheurs viennent déposer des phallus taillés dans le bois en espérant que l’esprit leur apporte beaucoup de poissons.

Nous regagnons notre camping-car en fin d’après-midi, les joues rougies par le soleil, fatigués par tant de baignade, mais avec des images de paradis sur terre plein la tête. Il n’y a pas à dire, la Thaïlande ressemble bien aux brochures des agences de voyage qui nous font tant envie quand le ciel est gris !