L’état de Penang se situe majoritairement sur une île, ou presque-ile maintenant puisque deux immenses ponts la relient au continent (dont l’un de prêt de 20km !). La ville principale est Georgetown, classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour sa « culture architecturale unique et son paysage urbain sans pareil en Asie orientale et en Asie du Sud-est ». La ville est également reconnue comme étant la capitale gastronomique du pays. Sacré programme !!!

Pour nous en rendre compte par nous-mêmes, c’est à pied, puis à vélo que nous partons à la découverte des ruelles étroites, des shophouses délavées par les intempéries et des restaurants. Avec Julie et Malia, il n’a pas toujours été facile de trouver un loueur de vélo capable de nous fournir l’équipement adéquat. Mais, ici, ils ont tout ce qu’il faut. Malia sera sur le tandem avec papa et Julie en porte-bébé à l’avant du vélo de maman.

Les différents quartiers sont vraiment étonnants et plein de surprises. Il y a des temples chinois à Little India et des mosquées dans Chinatown (Julie et Malia ne manquent pas l’occasion pour faire une petite prière… sans doute destinée au dieu frigidaire pour que le notre fonctionne à nouveau). Et au beau milieu du cœur historique de la ville, on trouve d’étranges compositions artistiques, mélangeant dessins et objets courants. On s’amuse beaucoup à essayer de tous les retrouver dans le dédale des rues, et encore plus à poser avec ces personnages de cartoon. Evidemment, toutes ces recherches ça creuse et il nous faudra un bon Curry Mee pour reprendre des forces.

Nous avons particulièrement adoré les Clan Jetties, un quartier donnant sur le chenal sud séparant l’île du continent. Ces maisons, soit flottantes soit posées sur de drôles de pilotis, sont un vrai bric-à-brac de constructions très artisanales et d’objets de récupération. Autrefois habités par les premiers migrants chinois, ce sont aujourd’hui de vrais quartiers animés où il est très agréable de se balader… juste au-dessus de l’eau.

George Town a été façonnée par des décennies de colonialisme, de commerce et de tourisme. Parmi les nombreux édifices qui témoignent de ce riche passé, nous avons visité 3 bâtiments superbement restaurés et préservés. Le premier : Cheong Fatt Tze Mansion qui a été construite en 1880 à la demande d’un commerçant Hakka. Arrivé de Chine sans un sous, il bâtit un vaste empire financier, ce qui lui valut le surnom de « Rockfeller de l’Orient ». Sa demeure est à l’échelle de ses richesses : 38 pièces, 220 fenêtres et des décors de toute beauté.

Les 2 autres bâtiments sont tout aussi splendides. La Pinang Peranakan Mansion appartenait à un des commerçants Baba-Noya les plus riches de l’époque, également connu comme étant le chef d’une société secrète. Le Khoo Kongsi, ou maison de clan, servait en quelque sorte d’ambassade à l’époque des importants flux de migrants à partir de 1850. Ces associations de clan facilitaient l’intégration des oncles, tantes, cousins, voisins… en créant un esprit de communauté, en les logeant et en les aidant à trouver un travail.

Les environs de George Town sont tout aussi intéressants avec une visite (sous la pluie) du Tropical Spice Garden. Fougère, gingembre, bambou forment dans une belle harmonie une végétation luxuriante, que seuls quelques singes farceurs viennent parfois perturbés. Quant au temple Kek Lok Si ou « temple de la félicité suprême » qui surplombe la ville, il est aussi immense qu’il est magnifiquement décoré.