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  • in 14 - Cambodge, Asie
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  • by arkete

Nous quittons Siem Reap par « l’autoroute » 6, en direction de Phnom Penh. Cette route principale, plutôt bien entretenue sur les 50 premiers kilomètres, devient une piste sur les 250km suivants faisant apparaître des nids de poules par centaines. Nous traversons des villages dans une épaisse poussière soulevée par d’énormes camions qui ralentissent à peine devant les obstacles. Nous partageons la route avec d’étranges convois : tantôt des charrettes tirées par des bœufs,  parfois de minuscules mobylettes tractant une remorque avec au moins 20 personnes à bord, ou encore des fermiers partant au marché avec poules, canards et cochon à l’arrière de leur véhicule. Je crois, qu’il ne sera pas utile de sortir des sentiers battus pour voir le vrai Cambodge et l’authenticité de son peuple.

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Avec une moyenne d’à peine 40km/h, nous ne parcourons que 160 km dès 300 qui séparent l’ancienne capitale d’Angkor de la toute moderne Phnom Penh. Nous sommes donc obligés de nous arrêter en cours de route et choisissons à nouveau un temple, où l’accueil des Monks est une fois de plus très chaleureux. Nous avons le droit de nous doucher avec l’eau du puits (pas d’eau courante ici !), ce qui fait beaucoup rire Julie et Malia, et en soirée nous faisons une partie de foot avec les enfants du village sous le regard amusé de nos hôtes.

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Le lendemain, nous passons par Skon, une des capitales culinaires du pays. Sa spécialité : la tarentule marinée aux herbes Khmers à déguster frites en apéritif. Chacun notre tour, nous nous essayons à ce curieux met. Alors que les parents font des grimaces en croquant les pattes velues, Malia et Julie les dévorent. Heureusement, il y en a 8 et tout le monde à droit à sa paire de pattes (si seulement le poulet pouvait avoir 8 cuisses, cela nous éviterait bien des disputes). Personne ne touchera au corps et à la tête… ne risquons pas l’indigestion !

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Pour la pause déjeuner nous cherchons un endroit ombragé et si possible ventilé. Par chance, nous apercevons un temple au sommet d’une petite colline. Eloigné de la route poussiéreuse et dominant la campagne environnante, l’endroit devrait parfaitement répondre à nos exigences… voire bien plus. Nous nous rendons compte qu’ici, les temples abritent très souvent toute une communauté qui vit dans son enceinte. En nous voyant passer, les Monks se montrent très curieux de discuter avec des occidentaux. Ils nous invitent à partager leur repas à base de spécialités Khmers. Puis, ils nous font visiter leur pagode avant de faire quelques photos souvenir et la traditionnelle visite du camping-car. Il se dégage des gens que nous rencontrons une joie de vivre, une sérénité et une simplicité comme nous n’en avons rarement vu depuis le début de notre voyage. Sans tomber dans les clichés, la preuve est à nouveau faite que ce sont les plus démunis qui partagent le plus.

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En arrivant à Phnom Penh, nous découvrons une capitale très différente des précédentes : de grandes avenues aérées, une promenade très agréable le long du Tonlé Sap qui se jette dans le Mékong, de jolis bâtiments coloniaux. C’est aussi une ville de tous les contrastes : on passe d’une rue bien aménagée avec bars branchés et grands palaces, à une ruelle dans laquelle s’entassent les ordures au milieu desquels des enfants jouent. Le marché russe nous permet de refaire le plein en fruits exotiques, mais nous aurions pu tout aussi bien acheter des amortisseurs de mobylette, passer chez le coiffeur, trouver notre bonheur au milieu des fripes, acheter des nouilles (enfin, si la marchande se lave les mains), raccommoder nos rideaux ou encore acheter de la très bonne viande (à condition de passer outre l’odeur et l’état des stands).

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Pour nos 2 premiers jours dans la capitale, nous nous sommes installés sur le parking d’un grand hôtel avec vue imprenable sur le Mékong offrant une plaisante brise qui rafraîchissait l’atmosphère. Puis il a fallu « déménager », la direction ne souhaitant plus de campeurs sur leur parking, nous avons alors demandé l’hospitalité dans un temple. Contrairement aux temples thaïlandais, toujours un peu endormis avec des Monks méditatifs et nonchalants, au Cambodge il y a une vraie vie avec de nombreuses cérémonies, des habitants de tous horizons, des écoles, voire une « animalerie ». Le tour se mélange dans un ordre et une harmonie apparente, mais il suffit de faire quelques pas à l’intérieur pour une fois de plus être confronter aux problèmes sanitaires : ordures non ramassées, toilettes négligées… bref, il faut souvent plisser les yeux (très très fort) pour entrapercevoir la beauté des sites au milieu des immondices.

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Il est alors temps de nous rafraîchir la mémoire en découvrant ou redécouvrant une des périodes les plus sombres de l’histoire du Cambodge. Tour à tour, Estelle et Cyril iront visiter l’ancienne école transformée en prison pendant l’occupation par les Khmers Rouges. Dans les années 70, Pol Pot et ses troupes, guidés par des idéologies communistes poussées à l’extrême, ont décidé de faire un RAZ sur leur pays. Ils renversent le pouvoir en place et se lancent dans une guerre contre toute forme de capitalisme. Tout y passe : destruction des infrastructures telles que routes, ponts, ports… des outils modernes comme les usines, les machines agricoles… Ils obligent les citadins à retourner cultiver le riz dans les campagnes et les villes deviennent fantômes. Mais à vouloir anéantir toutes ses richesses, le pays s’appauvrit, le pouvoir des Khmers Rouges vacillent et c’est là que tout dérape. Tout d’abord, ils cherchent les causes de leur déclin à l’intérieur même de leurs rangs. La prison S-21 est alors créée, accueillant des cadres Khmers Rouges accusés de trahison, ils sont poussés par la torture à avouer des crimes qu’ils n’avaient très souvent pas commis. Dès leur entrée dans ce camp de la mort, leur sort était jeté et il n’y eu que quelques survivants dont les témoignages sont poignants. Ensuite, faute de ressource sur leur territoire, les Khmers Rouges s’en allaient piller le Vietnam voisin. Ce fut leur dernière erreur, puisque les vietnamiens ne supportant plus ces pillages systématiques vont envoyer leur armée pour renverser Pol Pot, signant ainsi la fin de l’occupation des Khmers Rouges. Depuis cette douloureuse page de l’histoire du Cambodge le pays se reconstruit doucement.

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Avant de quitter Phnom Penh, nous passons une soirée à admirer la vue depuis un rooftop bar en sirotant des mojitos, après avoir fait quelques emplettes au marché central. Il ne nous reste ensuite qu’à visiter le palais royal et la pagode d’argent. Cette dernière vaut bien un détour avec son sol recouvert de 5000 dalles d’argent pesant chacune 1kg, mais pour le reste… rien d’extraordinaire. Les bâtiments presque tout neuf et les grandes allées dégagées donnent à l’ensemble l’impression d’un village inhabité, n’ayant pas encore réellement « servi ».

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Assurément le Cambodge est différent avec un arrière pays magnifique et de jolies villes d’où se dégage une réelle douceur de vivre. Mais c’est aussi un pays convalescent qui poursuit sa reconstruction.

 

COMMENTS

9 thoughts on “Phnom Penh”

  1. que de belles découvertes! Phnom Penh à l’air d’une ville agréable avec de beaux temples
    il y a bcp de contraste avec la Thaïlande,c’est très pittoresque…ces énormes cochons ds les rues ou sur une carriole derrière une mobylette….
    ils sont très courageux après cette page d’histoire qui a ruiné le pays..mais ils ont gardés un super accueil
    Julie semble avoir pris de bons centimètres…
    en gastronomie, vous êtes de plus en plus fort!!!
    Gros bisous à vous

  2. Très joli post encore une fois et les photos sont vraiment sympas. L’autre jour j’ai vu à la télé des images des temples de Bagan en Birmanie (je suppose que ça sera une des prochaines étapes). Si tu trouves un bon point de vue et avec un bon couché de soleil il y a de quoi en faire de très belles photos.

    Je vais chercher papa et maman demain à l’aéroport, ils doivent être à quelques heures de prendre l’avion.

    Grosses bises à vous 4

    • Non Yann, pas de Birmanie pour nous… et du coup pas d’Inde non plus. On prévoit plutôt un retour en Malaisie pour renvoyer le CC par bateau vers l’Europe. Sans doute Istamboul, mais cela reste à préciser. On voulait rentrer par la terre ferme, mais ce n’est pas la bonne période (trop froid, trop de neige dans le nord de la Chine).
      Grosses biz

  3. Estelle, dire qu’il y a qq temps, tu faisais la grimace devant un cochon d’inde grillé… et aujourd’hui, tu croques une tarentule !! :-)

    Très sympas les derniers épisodes sur le blog. Je vous fais de gros bisous

  4. Whaou! spectacuaire, cette dégustation de tarentule! Séverine a eu du mal à regarger les photos tant elle était révulsée par la taille de la bête! Par contre, pourriez-vous en ramener pour Reno qui aimerait les dévorer? : )
    on vous embrasse, continuez de nous faire rêver!

    • Salut les amis,
      Ca marche, on a pris 1kg de tarentules au marché d’à côté et on vous les amène. Reno, tu les aimes épicées ou pas ?
      Nous arrivons au Vietnam, ce qui nous assure de belles découvertes également… criquets, chenilles !!! Miam Miam.
      Continuez de nous suivre et à bientôt.
      Biz à vous 4

  5. Salut, mojito ou tarantule??!! Euh beaucoup de mojito d’abord et une fois sous l’effet de l’alcool une patte de tarentule. ..
    En tout cas, pas besoin de nous en faire livrer sous le sapin de Noël fraîchement installé!
    Si votre camping car avait à venir se garer sur notre parking, je l’inspecterais de fond en comble de peur que de drôles de bêtes envahissent la forêt de Fontainebleau :) .
    Ici le froid arrive enfin. Le feu dans la cheminée agrémente nos soirées. L’odeur de l’épicéa embaume la maison.
    Gaëlle

    • Salut la petite famille,
      Que vous avez de la chance : du froid, un sapin, un feu dans la cheminée… De notre côté, on a du mal à se plonger dans la magie de Noël.
      Nous venons d’arriver au Vietnam, à Hanoi, où il fait un peu plus froid mais de là à se croire en hiver… Ici, il n’y a pas beaucoup de sapins, quelques décorations, mais ça reste très discret. Heureusement, papy et mamy ont ramené des calendriers de l’avent remplis de chocolat. Malia et Julie sont ravies évidemment.
      Dégustez plein de foie gras et d’huîtres pour nous… en attendant, notre retour et les dégustations d’araignées, ver-de-terre et autres bizarreries.
      Biz à vous 4

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